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Placoplatre, le second souffle

Comment dépolluer un site contaminé aux produits radioactifs, aux métaux lourds, aux produits chimiques ? La question est restée en suspens pendant plusieurs années, un tel site n’existe nul part ailleurs en France, le coût d’une telle entreprise serait pharamineux mais qui semble inévitable, tant le site porte les stigmates des années d’essais militaires. Si lors de son départ, le CEA a partiellement décontaminé le site en enlevant le gros des déchets d’uranium, la CRIIRAD a constaté de la pollution sur l’ensemble du fort, à l’intérieur comme à l’extérieur. Le sauveur de l’État dans ce dossier s’appelle Placoplatre, filiale de Saint Gobain, qui souhaite exploiter l’importante carrière de gypse, composant essentiel du plâtre, présente sous le site du fort, pour alimenter son usine de Vaujours.

 

 

En 2010 l’entreprise rachète le terrain, pourtant le site est jugé impropre, depuis 2005 le site est inscrit sur la base de données BASOL qui recense les sites pollués qui nécessitent l’intervention des pouvoirs publics. Alors comment une entreprise a-t-elle pu obtenir le droit d’exploiter un terrain encore contaminé ? C’est là que les eaux se troublent, car un site pollué doit impérativement être nettoyé et selon la logique du pollueur-payeur cette responsabilité revient à l’État. Et pourtant miracle écologique, Placo affirme que le site est propre et que la démolition des anciens bâtiments ne pose aucun danger sanitaire pour les habitants des environs. Pour les élus locaux et de nombreuses associations, c’est le doute, comment des décennies de contamination nucléaire n’ont pu laisser aucune séquelle.

 

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© Pierre Laporte